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// Écrire à partir du réel //

Écrire à partir du réel #1 : écrire avec les faits divers

Observé par certains avec dédain, le fait divers est pourtant à l’origine d’une grande partie de la littérature française. Victor Hugo, Stendhal, Gustave Flaubert ou Marguerite Duras ont beaucoup emprunté à ce que Balzac nommait « les faits-Paris ».
Si Pierre Larousse nomme l’expression « faits divers » en 1872, son existence est bien plus ancienne. Selon la BnF : L’apparition des faits divers sous forme imprimée remonte au XVIe siècle, mais l’expression proprement dite n’est employée dans le langage courant qu’au début du XIXe siècle. Les feuilles d’information appelées « canards » ou « occasionnels » cèdent la place à la même époque à la rubrique des faits divers des grands quotidiens, par exemple Le Petit Journal. (…)

Qu’ils le reconnaissent ou non, les Français nourrissent une passion pour les faits divers. Du scandale des poisons sous Louis XIV à la Bande à Bonnot, l’affaire Caillaux ou Stavisky sous la IIIe République ; de l’affaire Dominici à la mort de Mesrine ou du petit Gregory dans un passé plus récent, le fait divers fascine car il rend compte du normal, du banal de la vie quotidienne mais révèle également l’envers sombre de nos sociétés.

Fascinants pour certains, horripilants ou anxiogènes pour d’autres, les faits divers sont un reflet sans filtre du réel. Pour certains cocasses, dans une palette allant de fantasques à sordides, ils peuvent tous être sujets à fiction.

En furetant sur internet,  j’en ai sélectionné quelques uns qui me paraissent propices à la création d’un petit atelier d’écriture créative…
 

Un homme déclaré mort se réveille à la morgue, un fait divers des plus insolites de Russie

Un fait divers pour le moins insolite : déclaré mort par un médecin après un coma éthylique à coup de shots de vodka un russe a été retrouvé vivant à la morgue ! Qu’à cela ne tienne, le buveur maladif repart fissa rejoindre ses compagnons de beuverie et remettre ça, semblant n’avoir que faire de cette nuit passée en froide compagnie…

L’affaire du courrier de Lyon

1796 (ou l’an IV à l’époque du Directoire). rue Saint-Martin à Paris, les convoyeurs de la malle-poste à destination de Lyon chargent la solde des armées d’Italie. Un passager monte dans la diligence avec eux. Le lendemain, à Lieusaint (près de Melun en Seine-et-Marne), les cadavres de deux transporteurs sont découverts dans la voiture… délestée de l’argent de la nation. Le crime est le fait de professionnels. Il est révélateur d’une période d’instabilité politique et de la faiblesse d’un pouvoir incapable d’assurer la sécurité sur les routes.

Quand la police indonésienne drogue toute une ville.

Toute une ville indonésienne complètement «stone». Selon Atlantico, qui cite le Daily Mail, la police serait à l’origine de la boulette. Des autorités qui, pour se féliciter d’une récente saisie de drogue, ont décidé de brûler… trois tonnes de cannabis, de la métamphétamine et quelques autres substances illicites.

Problème : la fumée dégagée par le feu de joie s’est répandue dans toutes les habitations de Tangerang, entraînant maux de tête et étourdissements. Pire, si tous les officiers de police étaient munis de masques, les habitants qui s’étaient arrêtés pour assister au feu de joie, ne disposaient, eux, d’aucune protection.

Les « exploits » de la bande à Bonnot

1911 – À Belleville, le journal L’Anarchie héberge Jules Bonnot, pourtant suspecté d’avoir assassiné un compagnon italien. Fort de ses compétences automobiles, il vole des véhicules, attaque pour de l’argent et tue. La psychose s’est installée dans le Grand Paris. Retranché à Choisy-le-Roi, Bonnot est assiégé six mois plus tard par 6.000 policiers et militaires qui finissent par dynamiter la maison. L’audace de ces « bandits tragiques » frappe les esprits. L’épisode contribue aussi à déplacer le crime davantage vers la périphérie, notamment vers les banlieues nord et est de Paris.

L’affaire Petiot, alias « le docteur »

1941 – Rue Le Sueur, Marcel Petiot, 44 ans, achète un hôtel particulier. A l’intérieur, il édifie un cabinet médical, une cave à double porte et une chambre à gaz. Sous le nom de docteur Eugène, il s’improvise chef d’un réseau clandestin d’évasion. Il exige des aspirants au départ – des juifs pressentant les persécutions mais aussi des truands – beaucoup d’argent et leur demande de venir à son hôtel de nuit. Là, sous prétexte de vaccination, il gaze les fugitifs, les découpe en morceaux et les brûle. Au total, 27 victimes seront recensées au procès, à l’issue duquel, malgré une défense cherchant à imiter Henri Désiré Landru alias « Barbe bleue de Gambais », il sera exécuté.

À partir de ces résumés de faits divers et de ces podcast de France Culture, je vous propose d’écrire votre fait divers. De raconter de façon romancée ou journalistique un fait divers réaliste ou totalement abracadabrant. Lettres d’aveu anonymes, fausses pistes, corbeau, détails sordides… Voyons ce que le réel vous inspire !

 

 

Temps conseillé : environ 45 mn

Published inPetits ateliers

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