Comment nait un texte ? Comment trouver l’inspiration ? Qu’est-ce qui la déclenche ? Un son ? Un parfum ? Un souvenir ? Il y a autant de réponses qu’il y a d’écrivains sans doute.
En ce qui me concerne, c’est l’image qui joue le rôle de starter.
C’est ce que j’ai constaté lorsque j’ai commencé à mener un projet d’écriture au long cours, Un après-midi, alors que je quittais la ville d’Angers pour retourner vers la campagne où je résidais à l’époque, je suis passée près d’une maison dont l’image s’est incrustée dans ma rétine. Grise, aux fenêtres sales, garnies de rideaux sans âge. Elle se dressait sur deux étages, était entourée d’un mur ou d’une cloture et on y accédait par un large portail de métal, gris lui aussi.
La vision n’a duré que quelques secondes mais elle a suffit à déclencher dans mon imaginaire un embryon d’histoire. J’y voyais Robert, un ferrailleur, s’y déplacer, y prendre son repas. Je l’entendais parler, seul, devant son assiette remplie d’un ragoût fumant. Je voyais sa serviette de table à carreaux roulée dans son anneau.
Un texte est né ce jour là : « Chez Robert, récupération de ferraille et métaux »… Un texte court qui reste en suspend comme sur un fil car il n’aura sans doute jamais de suite. Mais il n’est pas dit que Robert ne trouve pas sa place au creux d’une autre histoire. Qui sait ?
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