Jeanne est née d’un cadavre exquis. C’était un mercredi soir, entre 20h et 23h. Deux phrases suréalistes, quelques mots, et un personnage prend forme. Pendant plusieurs semaines, j’ai travaillé sur sa personnalité. Un peu chaque jour. Couleur de cheveux, taille, poids, qualités et défauts, je l’ai modelée et remodelée jusqu’à ce qu’enfin elle me parle. Ce qui, bien sûr, a fini par arriver… Mais avant cela, avant de « sentir » mon personnage, il a fallu que je la cherche. Que je me discipline, que je lutte contre la procrastination. Je me suis donc imposé une méthode : écrire 500 mots par jour. Empruntée à Graham Greene, dans La Fin d’une liaison (1951). Dans ce roman, il se sert de son personnage principal, Maurice Bendrix, romancier, pour la décrire : « En vingt ans, j’ai écrit en moyenne 500 mots par jour, et ce, cinq jours par semaine. Je veux ainsi produire un roman en un an et cela me laisse du temps pour les relectures et les corrections. J’ai toujours été très méthodique, et quand mon quota de travail est terminé, je m’arrête, même au milieu d’une phrase » explique le protagoniste.
J’ai donc mis la méthode en application. Les premiers jours, ça n’a pas été simple. Lâcher ne serait-ce que quelques mots me paraissait insurmontable. Il me fallait une journée pour qu’enfin mon compteur de mots affiche le chiffre attendu. Mais petit à petit, l’entraînement a payé et en trois heures, j’atteignais mon quota journalier…
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